Vers 530

La règle de saint Benoît

Ora et Labora, prie et travaille. On résume ainsi la règle écrite par Benoît de Nursie vers 530 au mont Cassin. C’est la règle de vie monastique la plus suivie aujourd’hui.

1098

Fondation de l’abbaye de Cîteaux (Bourgogne)

En 1098, le moine bénédictin Robert de Molesmes fonde un nouveau monastère en Bourgogne : l’abbaye de Cîteaux. Il souhaite réformer la vie monastique en encourageant un retour strict à la Règle de saint Benoît : pauvreté, simplicité, travail manuel.

1115-1216

De Cîteaux au Val-Dieu

Au 12e siècle, le modèle de vie monacale des cisterciens connait une expansion fulgurante. Plus de 700 abbayes masculines sont fondées à travers l’Europe. Elles sont installées dans des vallées isolées, à proximité de l’eau. Leurs plans sont toujours similaires et rassemblent toutes les fonctions utiles aux moines : réfectoire, dortoir, jardin, caves, bibliothèque, zones d’artisanat et agricoles (forge, moulin, brasserie, etc.)
Ainsi, un groupe de moines guidés par Bernard fonde l’abbaye de Clairvaux en 1115. Bernard de Clairvaux aura un grand rayonnement à travers ses écrits et sa vie. Il participe à la fondation de 68 abbayes. Parmi elles, l’abbaye d’Eberbach près de Mayence en Allemagne. Vers 1180, Eberbach envoie un groupe de moines fonder l’abbaye de Hocht (Lanaken, nord de Maastricht). Ces moines cisterciens quittent quelques années plus tard Hocht pour s’installer définitivement au Val-Dieu.

1216

Fondation de l’abbaye du Val-Dieu

En 1216, le duc de Limbourg et le comte de Dalhem offrent aux religieux une vallée « inculte et vide de tout colon », située au confluent de la Bel et de la Berwinne, à égale distance des villes de Liège, Maastricht et Aix-la-Chapelle. D’après la légende, cette vallée était appelée la vallée du diable avant l’arrivée des moines. C’est ainsi que naît l’abbaye du Val-Dieu.

1733

L’abbé Dubois construit une nouvelle brasserie

Les cisterciens vivant de leur travail, les moines du Val-Dieu ont défriché les terres, cultivé des céréales et brassé de la bière. Plusieurs fois, la brasserie a été agrandie ou reconstruite.

Ainsi, en 1733, l’abbé Jean Dubois “fit réédifier la brasserie, dont le rez-de-chaussée présente des voûtes en briques d’une belle structure” (Renier, 1865, p. 172)

Ce bâtiment a été détruit en 1885 pour une raison inconnue.

1756

Illustration basée sur une photographie de l’inondation de juillet 2021

Grande inondation

“(…) formant une espèce de déluge, les eaux venantes des montagnes voisines, se sont jettées avec une telle impétuositez, qu’après avoir ruiné les hayes du prez des chevaux, renversèrent une grande partie de la premier muraille, et jettez la chaudière et les deux cuves dans la brassine (…) Dix neuf moutons, un cheval et trois porcqs furent noiés; frère Anthoine, le brasseur, et le secrétair ont manqué de périr”
– Journal de Léonard Le Grô, abbé du Val-Dieu (1756)

1794

La Révolution française et la fuite des moines

Face à l’approche des troupes françaises, les moines fuient l’abbaye en septembre 1794. Ils se réfugient en Allemagne. Tous les biens de l’abbaye (terres, fermes, moulins, bâtiments de l’abbaye) sont confisqués et privatisés par les révolutionnaires français.

20 mars 1840, 11h30

Le clocher tombe sur l’église

En 1840, les familles ayant hérité de l’abbaye suite à la Révolution française décident de vendre l’ancien clocher :
“Il fut formé le projet de démolir sa tour, mais pour la reconstruire ailleurs et en orner l’église de Notre-Dame à Verviers. Cette opération fut commencée par des ardoisiers de cette ville, lesquels eurent la malheureuse idée, croyant avancer la besogne, de désancrer la base. Tout à coup un craquement sinistre se fit entendre, l’énorme masse oscilla, tomba sur la toiture qu’elle effondra toute entière et la précipita tout en y descendant elle-même dans le vaisseau de l’église.”
(Renier, 1865, p. 180)

1840

L’église en ruines, peu avant le retour des moines

“Rien de plus mélancolique que cette noble église dévastée. Les neiges, les pluies, les vents, vont s’engouffrer dans ses nefs qui n’ont plus pour voûte que le ciel; les ronces, les orties et ces mille plantes vivaces des ruines, croissant en liberté dans son enceinte, forment d’impénétrables broussailles qui recouvrent les tombes des abbés et des bienfaiteurs du monastère” (Caumartin, 1862, p. 42)

Aidé par deux bienfaiteurs, le dernier moine du Val-Dieu toujours vivant plus de 40 ans après la Révolution rachète les ruines de l’église et le cloître pour y réinstaller une communauté de cisterciens provenant de l’abbaye de Bornhem (Anvers).

De 1869 à 1884 et 1934

Restauration de l’église

Grâce à leurs appels aux dons et par l’organisation d’une grande tombola, les moines parviennent à financer une importante restauration de la ruine de l’église. Les murs anciens préservés reçoivent de nouveaux vitrages, voûtes et charpentes. Ce chantier dure de 1869 à 1884.

En 1934, à l’occasion du cinquantenaire de la restauration, une copie de l’ancienne flèche est ajoutée à la croisée du transept. La charpente métallique de ce nouveau clocher de 32 mètres pèse 28 tonnes et l’ancienne croix réinstallée au sommet mesure près de 7 mètres de hauteur.

1997

La brasserie au cœur de l’abbaye

Alain Pinckaers et son associé Benoît Humblet, en partenariat avec les moines, installent une nouvelle brasserie au sein de l’abbaye. Val-Dieu poursuit ainsi sa longue tradition brassicole, interrompue par la Révolution française.

2001

Départ des 3 derniers moines puis fondation de la Communauté chrétienne du Val-Dieu

À la fin du 20e siècle, le nombre de moines diminue au Val-Dieu et les trois derniers doivent partir vers d’autres abbayes en 2001.

La Communauté Chrétienne du Val-Dieu s’est alors formée, pour que Val-Dieu continue d’être un lieu de spiritualité chrétienne, sous l’autorité cistercienne du Père Abbé de l’Abbaye de Lérins (Cannes, France).

2020

Agrandissement de la brasserie

En 2020, un chantier de grande ampleur permet l’agrandissement de la brasserie qui reste installée au cœur de l’abbaye. La capacité de production est doublée.

2024

In Vinculo Pacis

Aujourd’hui, l’abbaye du Val-Dieu poursuit son développement selon ces grands axes hérités des moines : une communauté de prière qui entretient l’abbaye avec l’aide de bénévoles, le brassage et l’accueil (parc, restaurant, visites guidées).